Nous sommes très heureux de vous proposer au téléchargement le rapport du Sénat " Comment faire face aux difficultés de recrutement des entreprises dans un contexte de forte évolution des métiers ?".
Le rapport
La synthèse
Hervé DISSAUX, dirigeant du cabinet Helevato a eu la chance de proposer sa maigre expertise sur l'intégration des évolutions et des transformations dans les parcours de formation et les montées en compétences.
En effet, avant que ne débute la crise liée au Covid-19, divers sondages montraient que 50 à 84 % des recrutements sont jugés difficiles par les employeurs.
Différentes causes sont identifiées, mais les deux premières (citées dans 60 % des cas) sont l’inadéquation du profil des candidats ou le manque de candidatures, suivies par les caractéristiques du poste (compétences techniques, expérience, formation, éloignement géographique, etc.)
Le sort des jeunes générations évoque à certains un « gâchis de compétences » compte tenu de leur situation en matière d’insertion professionnelle. Chaque année, près de 100 000 jeunes de 16 à 25 ans ne sont ni en études, ni en emploi, ni en formation.
L’inadéquation des compétences peut être fatale pour un territoire et plus encore pour l’économie française dans son ensemble, car elle constitue une
entrave à l’investissement et nuit gravement à la compétitivité des entreprises.
La délégation sénatoriale aux entreprises a proposé à partir de nos recommandations 24 pistes :
Recommandation n°1 : Rendre obligatoires les immersions en entreprise, organisées avec les régions, pour tous les prescripteurs d’orientation de l’Éducation nationale lors de la formation initiale et tout au long de la vie. Inciter les autres enseignants à s’engager dans de telles immersions.
Recommandation n°2 : Renforcer l’information des familles sur les débouchés professionnels et mieux les accompagner dans l’orientation de leurs enfants.
Recommandation n°3 : Organiser une Journée nationale dédiée aux métiers
Recommandation n°4 : Favoriser la réorientation des professeurs de l’enseignement professionnel de secteurs en crise vers les métiers des secteurs en croissance, dans une logique de bonne utilisation des compétences.
Recommandation n°5 : Encourager le développement d’outils comme la contextualisation des diplômes nationaux, en prévoyant des spécialisations recherchées dans les secteurs qui recrutent.
Recommandation n°6 : Mobiliser les entreprises pour accueillir des jeunes et des enseignants en immersion en entreprise ; s’engager dans la co-conception - lorsque cela est pertinent – et la mise en œuvre de programmes plus adaptés aux besoins économiques ; mobiliser des salariés à travers le mécénat de compétences.
Recommandation n°7 : Instaurer un dispositif de reprise des contrats de travail rompus à l’initiative des entreprises entre mars 2020 et mars 2021, permettant aux apprentis de ne pas perdre leur statut ni le bénéfice de leur début de parcours.
Recommandation n°8 : Lors du choix d’une filière en apprentissage, prévoir a minima une journée de découverte des métiers pour que les jeunes puissent confirmer leur choix ou au contraire le rectifier.
Recommandation n°9 : Systématiser les mises en situation en milieu professionnel ou les formations d’adaptation préalable organisées par Pôle emploi pour les jeunes apprentis qui sont recrutés par des TPE ou des PME de taille modeste.
Recommandation n°10 : Garantir à tous les apprentis une aide à la restauration et à l’hébergement.
Recommandation n°11 : Pérenniser et étendre à d’autres secteurs le suramortissement fiscal actuellement prévu pour les investissements des PME industrielles dans le domaine de la robotique et de la transformation numérique.
Recommandation n°12 : Permettre l’amortissement de l’investissement immatériel contribuant à améliorer les compétences, y compris les prestations de conseil et de formation.
Recommandation n°13 : Sensibiliser les PME à l’absence de candidat idéal pour l’emploi proposé et aux atouts de la formation professionnelle au travers de la mission d’accompagnement de la GPEC par les OPCO, dans tous les territoires.
Recommandation n°14 : Faciliter le recours à la clause de dédit-formation pour encourager les employeurs à investir davantage dans la formation de leurs salariés.
Recommandation n°15: Organiser la transmission intergénérationnelle des savoir-faire entre les seniors sans emploi et les jeunes qui ne sont ni en études, ni en emploi, ni en formation.
Recommandation n°16 : Tirer rapidement les conséquences de la crise économique par secteur pour mettre en œuvre des plans de reconversion des actifs des secteurs en crise vers les secteurs en tension.
Recommandation n°17 : Simplifier la présentation et mieux faire connaître les offres de services aux entreprises par Pôle emploi. Renforcer les démarches pro-actives de ses conseillers en direction des employeurs sur le terrain.
Recommandation n°18 : Adapter le cadre des nouvelles pratiques professionnelles, notamment le télétravail.
Recommandation n°19 : Accélérer les procédures de certification. Trouver notamment les modalités de contrôle a posteriori permettant de raccourcir le délai d’enregistrement des certifications au RNCP pour l’aligner sur celui de la procédure prévue pour les métiers en évolution ou émergents.
Recommandation n°20 : Encourager les financeurs publics de la formation professionnelle à utiliser le dispositif d’abondements en droits complémentaires du compte personnel de formation (CPF) pour flécher des formations répondant aux besoins des entreprises.
Recommandation n°21 : Inclure systématiquement les informations relatives à la formation initiale dans le système d’information Agora, et rendre publiques les statistiques nationales et régionales anonymes, en indiquant a minima le niveau de salaire et le taux d’emploi à la sortie de chaque formation.
Recommandation n°22 : Rationaliser et rendre plus accessible la production publique des études, enquêtes et autres données sur l’emploi et les besoins en compétences.
Recommandation n°23 : Garantir le transfert, des Urssaf aux OPCO, des statistiques sur l’emploi issues du recouvrement de la contribution à la formation professionnelle.
Recommandation n°24 : Confier le pilotage des acteurs publics de l’emploi (y compris Pôle emploi) à la seule région, qui doit s'attacher à mobiliser les entreprises et les filières économiques des territoires pour construire une politique régionale