Une étude de France Stratégie présente l'impact de la crise sur les métiers. Quels sont les métiers touchés, que nous décrit cette étude sur la vulnérabilité de notre économie et de nos travailleurs ? Quels accompagnements faut-il proposer aux entreprises ?
Les chiffres, présentés du chômage partiel, des licenciements et des demandeurs d’emploi… sont désormais bien connus par un grand nombre de Français et ils font toujours froid dans le dos par leur ampleur !
La crise sanitaire due à l’épidémie de Covid-19 a conduit à la mise en place de mesures de confinement de la population et de fermetures de sites inédits (restaurants, salles de cinéma, commerces non alimentaires…) poussant à l’arrêt de certaines activités pensées comme non essentielles. Nous parlions précédemment de l’analyse de l’organisation internationale du travail qui soulignait déjà les secteurs en crise à l’échelle mondiale et des conséquences sur la pauvreté et des conséquences également sur bien d’autres problèmes comme la crise alimentaire.
Mais qu’en est-il pour la France ? Nous connaissons déjà les travailleurs dont les activités sont jugées « non essentielles », quand d’autres sont en première ligne pour répondre à l’urgence sanitaire, aux besoins de première nécessité ou pour assurer le fonctionnement des services publics (santé, médicosocial, administration, enseignement, commerce alimentaire, agriculture, etc.). Mais cette dichotomie ne suffit pas pour analyser l’impact sur le quotidien des Français. France Stratégie nous livre une belle analyse des métiers et bouscule notre notion de la vulnérabilité des métiers. Au-delà de la dimension économique, cette crise affecte aussi les conditions de vie et les conditions de travail, renforçant des vulnérabilités existantes et en générant de nouvelles. Qu’en est-il de nos métiers ? Quels sont les facteurs qui fragilisent un métier ?
Selon France Stratégie, 10 facteurs amplifient la vulnérabilité de certains métiers et sont regroupés en trois familles : économiques, condition de vie et conditions de travail. Ces facteurs augmentent les risques que l'individu soit impacté par la crise des métiers.
Les facteurs économiques :
On obtient grâce à ces trois facteurs la liste des 15 métiers les plus vulnérables au risque économique :
Les facteurs en lien avec les conditions de vie
C’est la seconde famille de facteurs. Trois types de vulnérabilités sont ici approchés :
Les facteurs en lien avec les conditions de travail
C’est la dernière famille de l’étude. L’analyse des conditions de travail permet également de montrer la singularité de certains métiers. Composé de quatre indicateurs, elle décrit l’environnement de travail et les modalités.
Bref, une étude riche d’enseignement… mais complexe tant le nombre de paramètres est important. Cependant, elle questionne grâce à une catégorisation des métiers, que nous vous proposons de découvrir, et nous pousse à réagir sur les actions à porter (et à différencier) selon les métiers.
Cinq catégories sont dessinées dans ce document de France Stratégie :
Les vulnérables toujours ont des statuts souvent précaires et une difficulté à travailler à distance. Ils représentent plus de 4,2 millions de travailleurs. Les artisans et ouvriers, notamment peu qualifiés, de l’industrie et du bâtiment ont font partie selon cette étude.
Les nouveaux vulnérables : leurs activités sont ralenties ou interdites et leur statut les fragilise. Leur vulnérabilité financière est augmentée par les incertitudes sur l’avenir. En France, ils sont 4,3 millions de travailleurs et notamment dans les secteurs du transport, de l’hôtellerie-restauration, des services aux particuliers, de l’art, de la culture et du sport.
Les métiers sur le front : Ils sont 10,4 millions de professionnels sur des activités essentielles dans cette crise : métiers de la santé, de l’éducation, de la propreté, de l’alimentaire et de la distribution et des professions régaliennes. Ils sont peu impactés économiquement, mais sont exposés au risque sanitaire (75% sont en contact direct avec le public). Rappelons également que ces métiers sont les plus mal rémunérés et davantage occupés par des femmes (65%). L’intensification du travail est un poids qui pourrait engendrer de la démotivation.
Les « cadres hyperconnectés » sont 3,9 millions. Ils assurent à distance la continuité du travail et préparent la reprise d’activité. La charge mentale, l’intensité du travail et la difficulté de conciliation avec la vie familiale pourraient être des bombes à retardement pour les entreprises qui les emploient.
Enfin, 4 millions d’emplois de professions intermédiaires ou d’employés qualifiés sont des métiers en inactivité partielle. Les difficultés à télétravailler les exposent à des risques d’éloignement de la sphère professionnelle et de perte de socialisation.